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Fonction publique : ce qui change au 1er janvier

Fonction publique : ce qui change au 1er janvier

 

Premier changement de taille et attendu depuis de nombreux mois compte tenu de l’évolution inquiétante de la crise sanitaire : le jour de carence est de nouveau suspendu pour les agents publics touchés par la Covid-19. Ce, jusqu’au 16 février prochain et sans effet rétroactif. Du moins à ce stade. Objectif : inciter à l’isolement. Le projet de décret sera soumis au Conseil commun de la fonction publique du 7 janvier. Une plate-forme d’auto-déclarassions, qui doit garantir le secret médical, sera mise en place par l’Assurance-maladie.

Fin de la mise en œuvre de PPCR

Côté pouvoir d’achat, plusieurs mesures entrent en vigueur.

Dans le cadre de la poursuite et de l’achèvement des mesures du protocole Parcours Carrières et Rémunérations (PPCR) débuté en 2016, certains agents de catégories A et C bénéficient dès 2021 d’un reclassement indiciaire qui aurait dû intervenir le 1er janvier 2020. Pour mémoire, la mise en œuvre de du PPCR avait été stoppée en 2017.

Sont concernés les cadres d’emploi suivants : administrateur ; attaché principal ; ingénieur en chef ; ingénieur principal ; attaché principal de conservation du patrimoine ; bibliothécaire principal ; professeur d’enseignement artistique hors classe ; psychologue hors classe ; sage-femme hors classe ; conseiller principal des APS et l’ensemble des grades relevant de l’échelle C1 de rémunération.

Réévaluation annuelle de l’IC CSG

Autre dispositif prenant une nouvelle forme au 1er janvier : l’indemnité compensatrice de la hausse de la contribution sociale généralisée (IC CSG). Les syndicats de la fonction publique réclamaient une réévaluation mensuelle automatique. Mais c’est finalement la réévaluation annuelle, au 1er janvier de chaque année, qu’a prévu le décret du 18 décembre .

Pour mémoire, la garantie individuelle du pouvoir d’achat (Gipa) a quant à elle été prorogée en 2021.

Prime de précarité de des contractuels

Comme dans le secteur privé, les agents bénéficiant de contrats courts, à savoir des CDD d’une durée inférieure ou égale à un an, toucheront désormais une prime de précarité équivalente à 10 % de leur salaire brut. Cette prime, qui rentrera en vigueur en ce tout début d’année, pourrait toucher 90 % des contrats courts de la FPH et de la FPT et 75 % des contrats courts de la FPE, selon les chiffres de la DGAFP.

Les syndicats avaient regretté que cette prime ne soit appliquée qu’aux contrats d’une durée égale ou inférieure à un an, faisant valoir la multiplication des CDD de plus d’une année conclue dans les trois versants de la fonction publique.

Prime de précarité : le décret est enfin publié

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RĂ©quisition…des questions…

Monsieur le Directeur Général des services,

Bien sûr, la FSU a toujours été sensible à toute démarche solidaire citoyenne, au service du bien commun et à la prévention sanitaire pour nos concitoyens

Cependant, concernant la campagne de tests, de nombreux appels de collègues désemparés, parfois désespérés nous interrogent. Il semblerait que l’appel « normal » au volontariat s’apparente aujourd’hui à une réquisition des agents régionaux ! Derrière le discours d’usage qui est de faire croire à nos collègues qu’ils ont l’entière liberté de participer à cette campagne, à tous niveaux de la hiérarchie, on leur laisse entendre qu’ils sont redevables et des propos ou attitudes culpabilisantes sont à l’oeuvre.

Au final, ces derniers n’ont absolument pas le choix de refuser et doivent se mettre à disposition immédiatement.

Nous devons préciser qu’une réquisition, aussi louable soit-elle dans le cadre d’une crise sanitaire inédite, se fait au détriment des missions de services publics pour lesquelles nous avons été recrutés et porte préjudice à beaucoup de nos partenaires. Ces missions sont indispensables. Elles nécessitent du temps et notre engagement ; la notion de nécessité du service ne compterait-elle plus ?

De plus, en termes d’organisation et de conditions de travail (week-end compris), nos retours font état d’une absence de coordination et d’organisation et également d’une navigation à vue parfois flagrante. Tout ceci génère pour nos collègues concernés une fatigue physique et psychique importante, un ras le bol généralisé et in fine un risque psycho-social qui s’installe de manière pernicieuse.

Enfin, si l’on en croit les débats lors de l’assemblée plénière du 14 décembre, cette campagne de test d’initiative régionale pourrait s’apparenter à une démarche de communication à visée électorale. Ainsi, un certain nombre d’agents nous ayant témoigné de leur ressenti vivent très mal cette situation qu’ils perçoivent comme un dévoiement de leurs missions de service public au service d’une cause partisane.

La FSU n’ose croire que la Région mobilise des agents régionaux dans cet objectif et que le bien commun, en premier lieu le travail des agents publics, soit dépensé au service d’ambitions politiques !

Ce serait totalement contraire à la déontologie qui nous anime toutes et tous.

En conséquence, Monsieur le Directeur Général des Services, la FSU juge indispensable que vous réaffirmiez solennellement le fait que cette campagne de tests s’effectue sur la stricte base du volontariat.

Il nous semble qu’en période de crise économique et de chômage, d’autres solutions auraient pu être mises en place

Retrouvez un article sur ce sujet dans le PDF :

campagne-tests-Wauquiez

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Personnes vulnérables : le nouveau dispositif mis en place depuis le 10 novembre 2020

Vous retrouverez ci-dessous le nouveau décret du 10 novembre ainsi que la circulaire DGAFP pour sa mise en œuvre.

 Ci-dessous le document publié par la DRH sur son site.

Pour clarifier la situation de beaucoup d’agents qui font face à leur hiérarchie quand ils ont un certificat d’isolement, allez à la fin du document et prenez connaissance de la règle DRH.

crrhonealpes.sharepoint.com/sites/Intranet/Documents/Vie%20pratique/Personnes_vulnerables_liste_12112020.pdf#search=personnes%20vuln%C3%A9rables

Circulaire_vulnerables_v_10_novembre_19h

Decret_personnes_vulnerables_du_10_novembre_2020

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Analyse juridique de la situation du régime des ASA

L’état d’urgence sanitaire a pris officiellement fin le 11 juillet 2020 (hormis pour la Guyane et Mayotte), la prorogation prévue par l’article 1er de la loi n° 2020-546 du 11 mai 2020 n’ayant pas été reconduite par le Parlement. 

Pourtant, le virus circule toujours, et l’actualité récente montre à nouveau tout l’intérêt du maintien des mesures de protection, notamment des personnes les plus vulnérables. 

Il est donc surprenant de constater que nombre d’administrations ont mis fin, à compter du 11 juillet 2020, au placement en autorisation spéciale d’absence (ASA) des agents publics atteints des pathologies les qualifiant comme personnes vulnérables au sens de l’avis du Haut Conseil de la Santé Publique (HCSP) du 31 mars 2020, dont la liste est reprise au sein du décret n° 2020-521 du 5 mai 2020. 

Ceux-ci ont été invité à reprendre le travail, à poser des congés annuels, ou se sont même vus imposer un placement en congé maladie ordinaire. 

Il semble donc exister à ce jour une réelle interrogation quant à la possibilité pour les agents publics vulnérables qui ne peuvent télétravailler de continuer à être placés en ASA. 

Pour y répondre, revenons sur l’historique de ces règles et les évolutions récentes qui ont conduit au choix de certaines administrations de mettre fin à de telles ASA, pour comprendre cet état de fait. 

La situation pour les agents de droit public 

Dans le secteur public, aucun texte à proprement dit n’a été mis en place. Dès le départ, le Gouvernement avait expliqué que les textes régissant l’activité partielle des salariés du secteur privé ne s’appliquaient – logiquement – pas au secteur public. 

Très tôt toutefois, la Direction générale de la fonction publique (DGAFP) (Ministère de la fonction publique) a pris des notes et autres questions-réponses venant régler la situation des agents vulnérables. 

La règle fut rapidement posée : les agents vulnérables ne devaient pas travailler en présentiel, le télétravail devant être priorisé. En cas d’absence de possibilité d’instaurer le télétravail, l’agent vulnérable devait être placé en ASA, avec maintien de la rémunération. 

On retrouve cette règle par exemple dès le 17 mars, dans une note intitulée « Situation des agents publics, comparatif public-privé ». Cette position était régulièrement rappelée par la suite (« Questions-Réponses » de la DGAFP du 15 avril 2020 et du 23 avril 2020). 

Une note de la DGAFP du 7 avril 2020, intitulée « Procédures de déclaration d’arrêts de travail pour garde d’enfant dans le cadre du Covid-19 et pour les agents présentant une ou plusieurs pathologies fixées par le Haut conseil de la santé publique ainsi que pour les femmes enceintes à partir du 3e trimestre » (et rééditée le 12 mai 2020) venait également rappeler les modalités de déclaration du caractère vulnérable d’un agent public : la mesure prise par l’employeur (télétravail ou ASA) pour un agent vulnérable est automatique, dès transmission par l’agent d’un certificat médical obtenu soit sur le site ameli.fr, soit par son médecin traitant. 

Dans un Questions-Réponses intitulé « Sortie du confinement dans la Fonction publique » du 11 mai 2020, la DGAFP maintenait cette règle, sans date de fin, à l’issue du confinement : 

« Les agents répondant à l’un des critères de vulnérabilité définis par le HCSP doivent rester confinés chez eux.

En l’absence de possibilité de télétravail, l’employeur public place en autorisation spéciale d’absence (ASA) les agents publics présentant une ou plusieurs pathologies arrêtées par le Haut conseil de la santé publique et, à titre préventif, les femmes enceintes à partir du troisième trimestre et les personnes âgées de 65 ans et plus. » 

Le décret du 27 mai 2020 et la fin de l’état d’urgence sanitaire : une fausse justification. 

Pour limiter dans le temps certaines des mesures de précaution prises pour les actes médicaux liés à la Covid-19, un décret n° 2020-637 du 27 mai 2020 est venu modifier le décret du 31 janvier 2020 précité qui régissait les prestations pour les personnes exposées au coronavirus. 

Puis, annoncée dans le courant du mois de juin, la loi n° 2020-856 du 9 juillet 2020 organisant la sortie de l’état d’urgence sanitaire est venue mettre fin officiellement audit état d’urgence au 10 juillet 2020. 

Certaines administrations ont cru pouvoir tirer de ces textes, et de la fin de l’état d’urgence, la possibilité de mettre fin aux ASA des agents publics vulnérables. 

Pourtant, aucun de ces textes ne modifie l’état du droit s’agissant des conditions de travail des personnes vulnérables, qu’ils soient d’ailleurs agents publics ou privés. 

Le décret du 27 mai 2020 se contente de limiter dans le temps certaines prises en charge financières d’actes médicaux et d’indemnités journalières pour les personnes atteintes de la Covid-19. 

L’article 3 du décret du 31 janvier 2020 modifié prévoit ainsi la limitation de certains dispositifs prévus au 15 septembre, 10 octobre ou encore 31 décembre 2020. 

Seul d’ailleurs se trouve limité à la fin de l’état d’urgence sanitaire le dispositif spécifique « remboursement par l’assurance maladie des actes de téléconsultation réalisés par vidéotransmission » pour certains patients. 

Aussi, aucune autre modification n’est intervenue à ce titre à la date de la fin d’état d’urgence sanitaire. 

Ni la loi du 9 juillet 2020, ni le décret du 27 mai 2020 ne viennent modifier l’article 20 de la loi du 25 avril 2020 ou le décret du 5 mai 2020 : les salariés du secteur privé considérés comme vulnérables bénéficient toujours aujourd’hui du chômage partiel. 

La DGAFP, de son côté, n’a pas édicté de nouvelle note revenant sur la situation des agents publics vulnérables. 

Le constat est donc partagé : la plupart des centres de gestion de la fonction publique territoriale confirment que la règle de placement en télétravail ou en ASA des agents publics vulnérables est toujours applicable, certains évoquant même le fait que le décret du 27 mai 2020 n’a pas eu d’impact sur cette situation.

A la suite du dernier conseil commun de la fonction publique du 23 juillet dernier, la nouvelle ministre Amélie de Montchalin a certes annoncé une circulaire à venir du Premier ministre concernant la situation des agents publics vulnérables. 

Cependant, en attendant, la Direction de l’information lĂ©gale et administrative (DILA – Premier ministre), par l’intermĂ©diaire de son site internet service-public.fr, dans sa dernière mise Ă  jour du 11 juillet 2020 (soit après la fin de l’état d’urgence), confirme toujours le placement en ASA des agents publics reconnus vulnĂ©rables. 

En effet, dans sa fiche « Travail et Covid-19 : quelles sont les règles »[1], la DILA rappelle toujours que : 

« Si vous êtes une personne vulnérable présentant un risque de développer une forme grave de l’infection au Covid-19, et si le télétravail est impossible, vous êtes placé en autorisation spéciale d’absence. Vous devez, pour cela, fournir à votre administration un certificat d’isolement établi par votre médecin. » 

Le refus des ASA pour personnes vulnérables : quelle illégalité ? 

Il est donc juridiquement difficile de comprendre, en l’état des textes et en l’absence de toute modification des notes ayant fondé le placement en ASA des agents publics vulnérables ne pouvant télétravailler, le choix de notre administration régionale de mettre fin à ce système à compter de la fin de l’état d’urgence, cette date ne correspondant par ailleurs à la fin d’aucun autre dispositif comparable. 

Les décisions refusant le placement en ASA desdits agents en sont-elles pour autant illégales ? 

C’est toute la difficulté. 

Comme nous l’avons soulevé durant le confinement, le placement en ASA des agents vulnérables (mais également le placement en ASA d’autres agents) du fait de la Covid-19 résultait uniquement de notes de la DGAFP et de « Questions-Réponses » de cette même direction. 

En matière de fonction publique, l’absence, contrairement aux mesures prises pour le secteur privé, de textes précis et clairement contraignants tels que des décrets, a pu constituer une forme d’insécurité juridique des mesures prises durant la pandémie : 

Pour les administrations, n’étant pas certaines de la solidité juridique des mesures qu’elles devaient mettre en œuvre en matière de ressources humaines ; 

Pour les agents, n’étant pas certains des droits qu’ils détenaient de seules « notes » issues de la DGAFP.

Toutefois, le Conseil d’État a récemment rappelé que peut constituer une norme juridique opposable tout document de portée générale émanant d’autorités publiques, qu’il soit une circulaire, une note d’interprétation, voire même une « note d’actualité » (CE, Sect., 12 juin 2020, GISTI, req. n° 418142). 

A notre sens, la jurisprudence pourrait donc tout à fait donner une valeur juridique contraignante aux notes de la DGAFP qui ont, de fait, été les seuls actes juridiques en matière de fonction publique sur lesquels ont pu s’appuyer les administrations durant les mois les plus difficiles de la crise sanitaire. 

Aussi, et tant qu’aucune mesure gouvernementale n’aura spécifiquement modifié la situation des agents publics vulnérables, ces derniers doivent, en application du « régime juridique » mis en place jusqu’alors par le Ministère de la fonction publique, continuer, à défaut de possibilité de télétravail, à être placés en ASA, toute autre décision pouvant être considérée comme illégale et potentiellement sujette à recours.

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Pétition : « Je signe pour le télétravail à la région »

 TELETRAVAIL A LA REGION AUVERGNE RHONE-ALPES  :

ETAT D’URGENCE  !

SIGNEZ LA PETITION

POUR VOIR LE TEXTE DE LA PETITION et signer : cliquez sur le lien https://www.petitionenligne.be/teletravail_a_la_region_etat_durgence

Le confinement est passé, le télétravail « contraint » à cause de cette crise sanitaire a malgré tout dépassé les espérances de chacune et chacun et les résultats ont été probants et reconnus sans retenue par nos dirigeants.

ALORS TRANSFORMONS SANS ATTENDRE ET TOUS ENSEMBLE L’ESSAI !

Vous avez ce sentiment partagé que votre activité a continué, voire s’est accentuée ces derniers 4 mois et n’a pas contrarié le service fait et les missions que vous aviez en charge.

Vous souhaitez que le protocole actuel du télétravail soit appliqué au maximum de ses possibilités et vous en avez marre de vous battre pour obtenir 2 jours de télétravail, voire à minima une journée par semaine… 

Vous souhaitez que cessent les disparités entre directions où chaque directeur sous couvert de son DGA le fait à sa sauce… 

Vous souhaitez que cette organisation moderne du travail soit reconnue à sa vraie valeur, certes encore mieux encadrée, organisée, réfléchie. 

Vous souhaitez que le télétravail soit accessible à toutes et tous et fasse l’objet d’un vrai débat à la Région et in fine d’un nouvel accord encore plus ambitieux ! 

Vous souhaitez qu’une formule hybride mêlant télétravail et présentiel soit adoptée par votre collectivité.

Vous avez aussi la chance d’être dans une Direction qui a anticipé cette question et n’a aucune défiance vis-à-vis de cette organisation du travail et vous êtes solidaires de vos collègues qui malheureusement travaillent dans une Direction qui résiste et fait obstacle encore à ce mode d’organisation de travail. 

Alors, c’est le temps maintenant, toutes et tous ensemble, de manière massive, de signer cette pétition pour que les choses avancent, que les iniquités cessent, que les mentalités d’un autre âge soient rayées de notre collectivité. 

Nous vous proposons donc de signer la pétition électronique ci-dessous pour le télétravail

(un télétravail non imposé, cela va de soi…) afin que nous la portions devant nos dirigeants.

C’est votre voix et votre signature qui comptent pour que le télétravail ait sa véritable place à la Région !

C’est collectivement que nous réussirons car c’est l’unique chemin !

POUR LE TELETRAVAIL !!!

  POUR VOIR LE TEXTE DE LA PETITION et signer : cliquez sur le lien

 https://www.petitionenligne.be/teletravail_a_la_region_etat_durgence

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L’Etat dĂ©tourne l’Ă©pargne « vacances » des salariĂ©s et des fonctionnaires pour financer les entreprises

L’État a demandé à l’Agence Nationale des Chèques Vacances (ANCV) de ponctionner 30 millions d’euros sur ces réserves pour abonder le fond de solidarité mis en place pour les entreprises. Son conseil d’administration a majoritairement répondu favorablement à cette demande. Nous demandons l’annulation pure et simple de cette ponction sur les finances de l’ANCV

Il s’agit d’un détournement intolérable de l’épargne des salariés et des agents de la Fonction Publique (État-Territoriale-Hospitalière) aux revenus les moins élevés. La demande de l’État crée un précédent dangereux de financement par l’ANCV de politiques publiques ne relevant pas de son objet social. Enfin, ce prélèvement sur les réserves financières de l’ANCV aura des conséquences préjudiciables sur les moyens financiers dédiés aux politiques sociales en direction des personnes les plus démunies et les plus pauvres.

Alors que le Conseil d’Administration de l’ANCV où siègent des représentants de l’État avait déjà, le 7 avril, unanimement décidé de mesures exceptionnelles d’un montant de 10 millions d’euros, en direction notamment des prestataires du tourisme social, l’État lui demande 2 jours plus tard une nouvelle enveloppe de 30 millions d’euros pour contribuer au fond de solidarité envers les entreprises impactées par la crise. Ces sommes représentent environ ¼ des réserves de l’ANCV.

Le financement de l’ANCV résulte de l’épargne des salariés et des agents de la Fonction Publique abondée par leurs employeurs. Ce sont majoritairement celles et ceux qui ont les salaires les moins élevés qui épargnent pour leurs vacances. L’abondement employeur est fonction du quotient familial ou du revenu fiscal de référence. Cette épargne leur est restituée sous forme de chèques vacances utilisables pour financer une part des dépenses de leurs séjours de vacances.

En ponctionnant les finances de l’ANCV, l’État détourne, au profit des entreprises, l’épargne des salariés et des agents de la Fonction Publique dont les agents hospitaliers que les discours ministériels mettent régulièrement à l’honneur. C’est inadmissible !

L’ANCV déploie également des actions sociales en direction des plus démunies, des plus pauvres. Ces politiques sociales sont intégralement financées par les excédents de gestion de l’agence. Or, ces excédents vont être réduits, voire inexistants cette année du fait du confinement rendant impossibles les séjours en vacances depuis plusieurs mois et des incertitudes pour l’avenir. Ainsi, même si l’ANCV proclame que les fonds dédiés à ces politiques sociales sont « sanctuarisés pour cette année », il n’y a aucune certitude pour les années qui viennent alors que les besoins vont exploser. C’est intolérable !

Le gouvernement s’est engagé à ne pas faire payer aux salariés et a fortiori aux plus démunis les effets économiques de la crise. Il doit maintenant passer aux actes en annulant purement et simplement cette saisie insupportable.

D’autres moyens peuvent être mobilisés pour financer le fonds dédié aux entreprises impactées par la crise sanitaire, sociale et économique comme par exemple, taxer les dividendes que certaines entreprises se refusent d’annuler cette année, rétablir l’ISF, prendre des mesures coercitives contre l’évasion fiscale, etc.

Montreuil, le 21 avril 2020