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Puissante mobilisation qui oblige au retrait

Une puissante mobilisation qui oblige au retrait

Ce 19 janvier, partout sur le territoire, plus de deux millions de travailleuses et travailleurs, et de jeunes se sont mobilisé-es mis en grÚve et/ou ont manifesté, dans le public comme dans le privé, contre la réforme des retraites de ce gouvernement.

Cette rĂ©forme est inacceptable et va Ă  l’encontre des intĂ©rĂȘts de la population. Elle ne s’y trompe pas, puisque mĂȘme avant d’ĂȘtre dans la rue plus de 600 000 personnes ont dĂ©jĂ  signĂ© la pĂ©tition intersyndicale.
Les travailleuses et les travailleurs aspirent Ă  partir Ă  la retraite en bonne santĂ©, et avec un niveau de retraite qui permette de vivre dignement. Le message est trĂšs clair : le gouvernement doit renoncer Ă  la fois Ă  l’ñge de dĂ©part Ă  la retraite Ă  64 ans et Ă  l’accĂ©lĂ©ration de l’augmentation de la durĂ©e de cotisation. D’autres solutions existent, elles ont malheureusement Ă©tĂ© balayĂ©es d’un revers de main.

L’ensemble des organisations syndicales rĂ©affirme son opposition Ă  la rĂ©forme et sa dĂ©termination Ă  avoir un systĂšme de retraite juste, financĂ© aussi par un autre partage des richesses.

Afin de renforcer et d’inscrire dans la durĂ©e cette premiĂšre mobilisation massive, les organisations syndicales appellent dĂšs Ă  prĂ©sent Ă  une journĂ©e de grĂšve et de manifestation interprofessionnelle.

L’intersyndicale invite la population Ă  signer massivement la pĂ©tition, et appel Ă  multiplier les actions et initiatives partout sur le territoire, dans les entreprises et services, dans les lieux d’étude, y compris par la grĂšve, notamment autour du 23 janvier, jour de la prĂ©sentation de la loi au conseil des ministres.

Elles appellent les salarié-es et les jeunes à préparer des assemblées générales pour discuter des poursuites de la mobilisation.

Et alors que le gouvernement appelle les organisations syndicales Ă  ĂȘtre responsables et Ă  ne pas bloquer le pays, nous rĂ©affirmons qu’il est et sera le seul responsable de cette situation puisque 9 travailleuses et travailleurs sur 10 rejettent cette rĂ©forme injuste et brutale.
Nous sommes unis et dĂ©terminĂ©s Ă  faire retirer ce projet de rĂ©forme des retraites, c’est pourquoi l’intersyndicale appelle Ă  une nouvelle journĂ©e de grĂšves et de manifestations interprofessionnelles le 31 janvier. L’intersyndicale se rĂ©unira le soir mĂȘme.

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Fonction publique territoriale : un dĂ©but d’annĂ©e riche en nouveautĂ©s

Les derniers jours de l’annĂ©e 2022 ont donnĂ© lieu Ă  une intense actualitĂ© juridique. RelĂšvement du minimum de traitement de la fonction publique, mise Ă  disposition de fonctionnaires au bĂ©nĂ©fice d’organismes d’intĂ©rĂȘt gĂ©nĂ©ral, autorisation du cumul d’un emploi public avec une activitĂ© de chauffeur de bus scolaire, prolongation de la levĂ©e du jour de carence en cas d’arrĂȘt maladie liĂ© au Covid-19… Localtis fait le point sur les informations Ă  retenir. DR avec Adobe stock

  • MINIMUM DE TRAITEMENT DE LA FONCTION PUBLIQUE. Le minimum de traitement de la fonction publique s’établit depuis le 1er janvier 2023 Ă  1.712,06 euros bruts mensuels. A l’origine de cette hausse : le relĂšvement Ă  la mĂȘme date de 1,81 % du salaire minimum de croissance (Smic). Pour qu’aucune rĂ©munĂ©ration dans la fonction publique ne soit infĂ©rieure Ă  ce seuil, le gouvernement a alignĂ© le minimum de traitement sur le Smic. Ce faisant, il a fait le choix d’une revalorisation passant par une augmentation indiciaire, et non par une indemnitĂ© diffĂ©rentielle. Un dĂ©cret paru le 23 dĂ©cembre porte ainsi le minimum de traitement, aujourd’hui correspondant Ă  l’indice majorĂ© 352 (soit indice brut 382), Ă  l’indice majorĂ© 353 correspondant Ă  l’indice brut 385. ConcrĂštement, un agent de catĂ©gorie C en dĂ©but de grille indiciaire touche dĂ©sormais 1.358,88 euros nets mensuels pour un plein temps, indique le site de l’administration Service-Public.fr.
    Selon le ministĂšre en charge de la Fonction publique, la mesure concerne « prĂšs de 409.000 agents publics employĂ©s par l’Etat, les collectivitĂ©s territoriales et les Ă©tablissements publics de santé ».

    Référence  : décret n° 2022-1615 du 22 décembre 2022 portant relÚvement du minimum de traitement dans la fonction publique 

  • MISE A DISPOSITION DANS LE CADRE D’UN MECENAT DE COMPETENCES. Un dĂ©cret paru le 28 dĂ©cembre a donnĂ© le top dĂ©part de l’expĂ©rimentation de la mise Ă  disposition de fonctionnaires dans le cadre d’un mĂ©cĂ©nat de compĂ©tences. L’article 209 de la loi 3DS du 21 fĂ©vier 2022 a prĂ©vu cette expĂ©rimentation qui s’achĂšvera en dĂ©cembre 2027. Le principe est simple : les fonctionnaires de l’Etat, des communes de plus de 3 500 habitants, des dĂ©partements, des rĂ©gions et des intercommunalitĂ©s Ă  fiscalitĂ© propre sont mis Ă  la disposition d’organismes d’intĂ©rĂȘt gĂ©nĂ©ral, de fondations ou d’associations reconnues d’utilitĂ© publique. Leur mission consiste Ă  conduire ou mettre en Ɠuvre « un projet rĂ©pondant aux missions statutaires de la personne morale, de la fondation ou de l’association et pour lequel leurs compĂ©tences et leur expĂ©rience professionnelles sont utiles ». La mise Ă  disposition est prononcĂ©e pour une durĂ©e qui ne peut excĂ©der dix-huit mois, renouvelable dans la limite d’une durĂ©e totale de trois ans. Elle peut ne pas donner lieu Ă  remboursement. Dans ce cas, la mise Ă  disposition est assimilĂ©e Ă  une subvention.
    Selon le dĂ©cret, « toute mise Ă  disposition fait l’objet d’une convention Ă©tablie entre l’administration d’origine et la personne morale bĂ©nĂ©ficiaire ». Cette convention, qui est communiquĂ©e au fonctionnaire, « peut porter sur la mise Ă  disposition d’un ou plusieurs fonctionnaires ».
    A noter encore : l’autoritĂ© compĂ©tente de l’administration d’origine exerce le pouvoir disciplinaire Ă  l’encontre du fonctionnaire mis Ă  disposition, le cas Ă©chĂ©ant, sur saisine de l’organisme d’accueil.

    RĂ©fĂ©rence  : dĂ©cret n° 2022-1682 du 27 dĂ©cembre 2022 relatif Ă  l’expĂ©rimentation de la mise Ă  disposition de fonctionnaires dans le cadre d’un mĂ©cĂ©nat de compĂ©tences. 

  • EXERCICE A TITRE ACCESSOIRE D’UNE ACTIVITE DE CONDUITE D’UN BUS SCOLAIRE. Pour lutter contre la pĂ©nurie de conducteurs de bus scolaires, un dĂ©cret paru le 29 dĂ©cembre, autorise les agents publics Ă  exercer Ă  titre accessoire une activitĂ© lucrative de conduite d’un bus scolaire. Pour en savoir plus sur cette mesure expĂ©rimentale, d’une durĂ©e de trois ans, lire notre article du 3 janvier.

    RĂ©fĂ©rence  : dĂ©cret n° 2022-1695 du 27 dĂ©cembre 2022 ouvrant Ă  titre expĂ©rimental la possibilitĂ© pour un agent public d’exercer Ă  titre accessoire une activitĂ© lucrative de conduite d’un vĂ©hicule affectĂ© aux services de transport scolaire ou assimilĂ©s.

     AFFILIATION A LA CNRACL DES PROFESSEURS ET ASSISTANTS D’ENSEIGNEMENT ARTISTIQUE. Le pouvoir rĂ©glementaire a compĂ©tence, depuis le 1er mars 2022, pour dĂ©finir le seuil d’affiliation Ă  la Caisse nationale de retraites des agents des collectivitĂ©s locales (CNRACL) des fonctionnaires territoriaux nommĂ©s dans un ou plusieurs emplois Ă  temps non complet. Le conseil d’administration de la CNRACL ne dispose plus, en effet, de cette facultĂ©. Le pouvoir rĂ©glementaire devait tirer les consĂ©quences de cette Ă©volution, sur le plan rĂ©glementaire. Un dĂ©cret paru le 30 dĂ©cembre intervient dans ce cadre. Il dĂ©termine la durĂ©e hebdomadaire de service Ă  partir de laquelle les professeurs d’enseignement artistique et les assistants d’enseignement artistique, ayant la qualitĂ© de fonctionnaires territoriaux nommĂ©s dans un ou plusieurs emplois Ă  temps non complet, sont affiliĂ©s Ă  la CNRACL. On retiendra que le texte maintient les seuils d’affiliation existants, fixĂ©s respectivement Ă  douze heures (pour les professeurs) et quinze heures (pour les assistants). En deçà de ces seuils, ces fonctionnaires restent affiliĂ©s au rĂ©gime gĂ©nĂ©ral de sĂ©curitĂ© sociale.

    RĂ©fĂ©rence  : dĂ©cret n° 2022-1707 du 29 dĂ©cembre 2022 modifiant le dĂ©cret n° 2022-244 du 25 fĂ©vrier 2022 dĂ©terminant le seuil d’affiliation Ă  la caisse nationale de retraites des agents des collectivitĂ©s locales des fonctionnaires territoriaux nommĂ©s dans un emploi permanent Ă  temps non complet. 

  • FORFAIT MOBILITES DURABLES. Un dĂ©cret, paru le 14 dĂ©cembre, est venu modifier le dĂ©cret n° 2020-1547 du 9 dĂ©cembre 2020, qui a Ă©tendu le versement du « forfait mobilitĂ©s durables » Ă  la fonction publique territoriale, pour Ă©largir les modes de transports Ă©ligibles d’une part, et prĂ©voir pour les agents territoriaux ainsi que les contractuels le cumul intĂ©gral de ce forfait avec le remboursement partiel d’un abonnement de transport en commun par l’employeur ou d’un abonnement Ă  un service public de location de vĂ©los, d’autre part. Plus de prĂ©cisions dans notre article du 14 dĂ©cembre.

     PUBLICITE DES EMPLOIS VACANTS. Une circulaire du ministĂšre de la Transformation et de la Fonction publiques en date du 27 dĂ©cembre prĂ©cise les modalitĂ©s de mise en Ɠuvre de l’obligation pour les employeurs publics de publier les crĂ©ations et vacances d’emplois sur la bourse de l’emploi commune aux trois versants de la fonction publique, « Place de l’emploi public » (PEP). Prenant en compte le dĂ©cret du 20 avril 2022 qui a Ă©largi cette obligation, la circulaire prĂ©cise les rĂšgles d’usage de la plateforme PEP et ses nouvelles fonctionnalitĂ©s.

    RĂ©fĂ©rence : circulaire du 27 dĂ©cembre 2022 relative Ă  l’obligation de publicitĂ© des emplois vacants sur un espace numĂ©rique commun aux trois fonctions publiques. 

  • INDEMNISATION CHÔMAGE DES AGENTS DEMISSIONNAIRES. La loi « marchĂ© du travail » du 21 dĂ©cembre 2022 instaure une possibilitĂ© de recours sur l’indemnisation chĂŽmage des agents territoriaux. En cas de dĂ©cision dĂ©favorable de PĂŽle emploi concernant l’attribution de l’allocation de retour Ă  l’emploi (ARE), l’agent ou la collectivitĂ© peut dĂ©sormais saisir sous deux mois le prĂ©sident du centre de gestion de la fonction publique territoriale, qui rend sa dĂ©cision dans les deux mois. Le centre de gestion doit au prĂ©alable saisir pour avis la commission administrative paritaire. Un amendement sĂ©natorial est Ă  l’origine de la mesure (voir notre article du 2 novembre 2022).

    RĂ©fĂ©rence  : loi n° 2022-1598 du 21 dĂ©cembre 2022 portant mesures d’urgence relatives au fonctionnement du marchĂ© du travail en vue du plein emploi (article 3).

     APPRENTISSAGE, 1ER MAI, PROTECTION SOCIALE COMPLEMENTAIRE, MEDECINE DU TRAVAIL.

    La loi de finances (LFI) pour 2023 acte la volontĂ© de l’Etat de se dĂ©sengager du financement de l’apprentissage dans les collectivitĂ©s territoriales (article 159). La double contribution apportĂ©e en 2023 par l’Etat (15 millions d’euros) et France compĂ©tences (15 millions) doit, en effet, disparaĂźtre.

    Par ailleurs, le texte apporte une rectification au code gĂ©nĂ©ral de la fonction publique (article 161). Dans sa version entrĂ©e en vigueur le 1er mars 2022, celui-ci prĂ©voyait, par erreur, que les agents travaillant le 1er mai bĂ©nĂ©ficient d’une double rĂ©munĂ©ration.

    Autre apport de la loi : l’octroi aux employeurs publics de la possibilitĂ© de souscrire des contrats collectifs prĂ©voyant l’affiliation obligatoire de leurs agents Ă  une mutuelle (article 162). La mĂȘme disposition prĂ©voit que la participation des employeurs Ă  la prise en charge de la complĂ©mentaire santĂ© est exclue de l’assiette du rĂ©gime de retraite additionnel obligatoire des agents publics (RAFP). Ces mesures seront applicables rĂ©troactivement Ă  partir du 1er janvier 2022. Pour plus de dĂ©tails sur ces points, voir notre article du 13 dĂ©cembre sur le PLF 2023.

    La LFI pour 2023 permet encore de prolonger la possibilitĂ© pour les employeurs publics de recruter des mĂ©decins du travail contractuels dont l’ñge est compris entre 67 et 73 ans (article 160).

    Référence  : loi n° 2022-1726 du 30 décembre 2022 de finances pour 2023.

     JOUR DE CARENCE EN CAS D’ARRET MALADIE LIE AU COVID-19. L’article 27 de la loi du 23 dĂ©cembre 2022 de financement de la sĂ©curitĂ© sociale pour 2023 prolonge la suspension du jour de carence pour les agents publics qui contractent le Covid-19 entre le 1er janvier 2023 et une date qui sera fixĂ©e par dĂ©cret (ou au plus tard le 31 dĂ©cembre 2023). Le lien direct entre le congĂ© de maladie et le Covid-19 est Ă©tabli par la production par l’agent concernĂ© de l’arrĂȘt de travail Ă©tabli par l’assurance maladie via le service en ligne dĂ©diĂ©.

    Référence  : loi n° 2022-1616 du 23 décembre 2022 de financement de la sécurité sociale pour 2023

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Elections professionnelles : « La FSU raccroche ses revendications mĂ©tiers Ă  d’autres, plus larges »

Retrouvez l’interview du SecrĂ©taire GĂ©nĂ©ral de la FSU TERRITORIALE dans la Gazette des Communes journal de rĂ©fĂ©rence de la FPT.

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Organisation du travail Accord Télétravail : Les employeurs territoriaux attendus au tournant

IndemnitĂ© forfaitaire, droit Ă  la dĂ©connexion, mode d’organisation pour les femmes enceintes et les proches aidants… L’accord sur la mise en Ɠuvre du tĂ©lĂ©travail dans la fonction publique, signĂ© Ă  l’unanimitĂ© mardi 13 juillet, tire les enseignements de la crise sanitaire. Reste la grande inconnue de l’appropriation qu’en fera chaque collectivitĂ© territoriale.

Une photo souvenir rare, Ă  l’HĂŽtel de Rothelin : la ministre de la Fonction publique, entourĂ©e de tous les reprĂ©sentants des agents et brandissant un texte oĂč ont Ă©tĂ© apposĂ©es toutes leurs signatures. Elle a Ă©tĂ© prise mardi 13 juillet. On n’avait pas vu d’image semblable depuis le dernier accord unanime, en 2013, concernant le protocole d’accord sur l’égalitĂ© professionnelle entre les femmes et les hommes.

C’est donc avec fiertĂ© qu’AmĂ©lie de Montchalin a annoncĂ© la signature de l’accord-cadre sur la mise en Ɠuvre du tĂ©lĂ©travail dans la fonction publique par les employeurs territoriaux (AMF, ADF, France Urbaine et RĂ©gions de France), la FHF pour les employeurs hospitaliers, et les neuf organisations syndicales de la fonction publique – CGT, CFDT, FO, Unsa Fonction publique, FSU, Solidaires, FA-FP, CFE-CGC et CFTC.

Point d’appui pour la nĂ©gociation de proximitĂ©

Il s’agit d’une « vĂ©ritable avancĂ©e sociale » qui « permet de tirer les premiers enseignements de la crise sanitaire en matiĂšre d’organisation du travail dans la fonction publique », s’est rĂ©jouie la ministre, dans un communiquĂ© publiĂ© Ă  l’issue de la rĂ©union, mardi 13 juillet.

L’accord vise Ă  « amĂ©liorer » le recours au tĂ©lĂ©travail dans la fonction publique en mettant notamment l’accent sur le « volontariat » des agents publics, la rĂ©versibilitĂ© du choix de tĂ©lĂ©travailler ou encore l’alternance nĂ©cessaire entre travail sur site et en distanciel, avec un maximum de trois jours de tĂ©lĂ©travail par semaine pour un agent Ă  temps plein. Une meilleure articulation avec les conditions de vie au travail est Ă©galement attendue.

Le texte consacre le droit Ă  la dĂ©connexion, la possibilitĂ©, pour un proche aidant, avec l’accord de l’employeur, de tĂ©lĂ©travailler plus de trois jours par semaine, et pour une femme enceinte de le faire sans accord prĂ©alable du mĂ©decin du travail.

NĂ©gociations d’ici le 31 dĂ©cembre

« Il comprend Ă©galement des dispositions en matiĂšre de formation, de management, de santĂ© au travail, d’accompagnement professionnel de l’ensemble du collectif de travail, de protection des donnĂ©es, de tiers lieux, qui concourent Ă  l’établissement d’une culture de confiance managĂ©riale dans la fonction publique », fait valoir le ministĂšre. Ce texte « servira dĂ©sormais de point d’appui Ă  la nĂ©gociation de proximitĂ© en considĂ©rant le tĂ©lĂ©travail comme un mode d’organisation parmi d’autres dans le cadre de l’accomplissement des missions de service public ».

Tous les employeurs publics devront engager des nĂ©gociations d’ici au 31 dĂ©cembre 2021 sur le tĂ©lĂ©travail dans le cadre fixĂ© par l’accord qui constitue « le socle commun minimal pour toutes les administrations publiques ».

« L’abri de la libre administration »

La CGT dĂ©clare avoir « bien pris acte, mĂȘme si l’accord ne rĂ©pond pas Ă  toutes [ses] revendications, des Ă©volutions importantes obtenues dans l’intĂ©rĂȘt des personnels » (en matiĂšre de santĂ© au travail, de conditions de travail et de prĂ©vention des risques professionnels, sur le maintien du collectif de travail et du lien social, …).

« Des Ă©lĂ©ments forts comme le volontariat de l’agent, la prise en compte de la rĂ©alitĂ© des missions, le coĂ»t du tĂ©lĂ©travail et le droit Ă  la dĂ©connexion ont reçu des rĂ©ponses dans cet accord », retient de son cĂŽtĂ© FO. Qui prendra garde « à ce que le dĂ©veloppement du tĂ©lĂ©travail ne soit pas un prĂ©texte permettant aux employeurs publics de modifier leur politique immobiliĂšre en rĂ©duisant, par exemple, le nombre de bureaux sur sites ».

La CFDT indique quant Ă  elle qu’elle veillera « à ce que les employeurs territoriaux – signataires de l’accord – respectent leurs engagements, les délais prévus et prennent les délibérations nécessaires à assurer la transparence indispensable aux choix de politiques publiques ».

Pour la territoriale, la mise en Ɠuvre de l’indemnisation (lire encadrĂ© « chiffres-clĂ©s) devra s’inscrire « dans le cadre du principe de libre administration des collectivitĂ©s territoriales », est-il prĂ©cisĂ© dans l’accord. Les employeurs territoriaux devront ainsi ouvrir des discussions sur le sujet pour dĂ©cider ou non de mettre Ɠuvre cette indemnitĂ©.

Le 12 juillet, la CFDT dĂ©plorait « qu’une fois de plus les employeurs territoriaux s’abritent derriĂšre [ce] principe de la libre administration pour refuser toute obligation de participation financiĂšre aux frais engagĂ©s par les agents en tĂ©lĂ©travail et accentuent les diffĂ©rences de traitement entre les agents des diffĂ©rentes fonctions publiques »… Un regret exprimĂ© aussi par la FA-FP, mais Ă©galement par Solidaires. L’accord se « contente surtout de lister des bonnes intentions sans rĂ©elles mesures prescriptives ou contraignantes. […] DĂ©lĂ©guer Ă  la nĂ©gociation locale la fourniture des matĂ©riels nĂ©cessaires au tĂ©lĂ©travail et les conditions du droit Ă  la dĂ©connexion sont pour nous des risques de disparitĂ©s entre agents, alors mĂȘme qu’ils doivent tous prĂ©tendre aux mĂȘmes conditions de travail ».

REFERENCES

CHIFFRES CLES

Pour la fonction publique de l’État et la fonction publique hospitaliĂšre, l’accord prĂ©voit l’indemnisation forfaitaire des frais Ă  hauteur de 220 euros annuels maximum.

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La suspension du jour de carence prolongĂ©e jusqu’au 1er juin

La suspension du jour de carence Ă©tait Ă  peine prolongĂ©e jusqu’au 31 mars 2021 que la ministre de la Fonction publique laissait sous-entendre qu’elle ne s’arrĂȘterait pas Ă  cette date. Elle se calera effectivement sur la fin de l’état d’urgence, Ă  savoir, pour le moment, le 1er juin. D’autres situations doivent ĂȘtre examinĂ©es. 

Le projet de dĂ©cret suspendant, de nouveau, la suspension du jour de carence jusqu’au 1er juin sera prĂ©sentĂ© au prochain Conseil commun de la fonction publique. Cela a Ă©tĂ© annoncĂ© lors d’un « point Covid », jeudi 11 fĂ©vrier, avec les organisations syndicales. Et confirmĂ© dans un courrier que leur a adressĂ© la ministre de la Transformation et de la fonction publiques, le 17 fĂ©vrier.

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Le gouvernement entérine le renforcement de la protection sociale complémentaire des agents

Publié le 17 février 2021, par Thomas Beurey / Projets publics pour Localtis
Fonction publique

L’exĂ©cutif a adoptĂ© ce 17 fĂ©vrier en conseil des ministres le projet d’ordonnance qui fixe une obligation de participation des employeurs publics locaux Ă  des dispositifs de complĂ©mentaire santĂ© et prĂ©voyance pour leurs agents. Prochaine Ă©tape : l’élaboration des textes d’application. 

Le conseil des ministres a adoptĂ©, ce 17 fĂ©vrier, le projet d’ordonnance sur la protection sociale complĂ©mentaire dans la fonction publique, qui constitue « une avancĂ©e sociale majeure », selon le gouvernement. La rĂ©forme prĂ©vue par la loi du 6 aoĂ»t 2019 de transformation de la fonction publique comporte deux principaux volets. D’abord, elle instaure l’obligation pour les employeurs publics de contribuer Ă  la moitiĂ© des frais liĂ©s Ă  la complĂ©mentaire santĂ© de leurs agents. Cela concernera tous les agents publics, titulaires et contractuels. Ainsi, il sera mis fin Ă  une inĂ©galitĂ© avec le secteur privĂ©, pour qui le dispositif existe depuis plusieurs annĂ©es. La participation des employeurs sera dĂ©terminĂ©e sur la base d’un socle minimal de prestations en santĂ©.

Dans la fonction publique territoriale, la mesure entrera en vigueur le 1er janvier 2026. Elle sera prĂ©cĂ©dĂ©e, Ă  partir de 2025, de l’obligation pour les employeurs territoriaux de prendre en charge au moins 20% du coĂ»t des garanties dont bĂ©nĂ©ficient les agents en matiĂšre de prĂ©voyance (risques liĂ©s Ă  l’incapacitĂ© de travail, l’invaliditĂ©, l’inaptitude ou au dĂ©cĂšs). En sachant que cette participation minimale sera calculĂ©e Ă  partir d’un montant de rĂ©fĂ©rence et d’un panier de garanties minimales fixĂ©s par dĂ©cret (pour en savoir plus sur le projet d’ordonnance, voir nos articles du 4 janvier et du 18 janvier).

Discussions syndicats-employeurs

Imminente, la publication de l’ordonnance sera suivie dans les semaines Ă  venir de discussions non moins importantes sur son application pratique, entre le gouvernement et les reprĂ©sentants des employeurs et des personnels. Une concertation dans laquelle les syndicats reprĂ©sentatifs prĂ©sents au conseil supĂ©rieur de la fonction publique territoriale (CSFPT) et la coordination nationale des employeurs territoriaux veulent entrer avec une plateforme de propositions communes. Ils entendent poursuivre sur la lancĂ©e des discussions menĂ©es Ă  la fin de l’annĂ©e derniĂšre pour l’élaboration d’amendements communs sur le projet de dĂ©cret relatif aux comitĂ©s sociaux territoriaux (voir notre article du 14 janvier). Une expĂ©rience qu’ils ont jugĂ©e fructueuse. L’objectif est d’ĂȘtre en mesure de « faire des propositions qui pĂšsent rĂ©ellement vis-Ă -vis du gouvernement, par exemple sur la dĂ©finition de la prĂ©voyance et donc sur ce qu’elle va prendre en compte, les solutions au problĂšme de la portabilitĂ©, etc. », rĂ©sume un responsable syndical.

Une premiĂšre rĂ©union, organisĂ©e le 10 fĂ©vrier, a d’ores et dĂ©jĂ  permis aux protagonistes de prĂ©ciser les questions Ă  traiter et une sĂ©rie de groupes de travail sont programmĂ©s d’ici un point d’étape qui aura lieu mi-avril. Soit a priori avant que la direction gĂ©nĂ©rale des collectivitĂ©s locales (DGCL) ne prĂ©sente aux syndicats et aux employeurs locaux le projet de dĂ©cret qui prĂ©cisera les mesures d’application de l’ordonnance dans les collectivitĂ©s et leurs Ă©tablissements publics. Un dĂ©cret que le conseil supĂ©rieur de la fonction publique territoriale (CSFPT) examinera sans doute au printemps. Selon une source proche du dossier, le gouvernement aurait en effet pour objectif que le texte soit « stabilisĂ© au plus tard Ă  la fin du premier semestre ». SimultanĂ©ment, la DGCL va prĂ©parer une circulaire qui prĂ©cisera la rĂ©partition des rĂŽles respectifs des collectivitĂ©s locales et des centres de gestion en matiĂšre de protection sociale complĂ©mentaire.

Accords collectifs

En parallĂšle, se dĂ©roulera une concertation sur le renforcement des garanties statutaires en matiĂšre de prĂ©voyance, Ă  laquelle les reprĂ©sentants des syndicats et des employeurs de la fonction publique territoriale participeront. La rĂ©forme des modalitĂ©s de calcul du capital dĂ©cĂšs versĂ© aux ayants droit des agents publics dĂ©cĂ©dĂ©s – que le conseil commun de la fonction publique a examinĂ©e le 18 janvier – ne serait qu’une Ă©tape, la ministre de la Transformation et de la Fonction publiques ayant exprimĂ© le souhait d’aller au-delĂ .

Enfin, on notera qu’à l’avenir, les employeurs publics locaux et les organisations syndicales pourront nĂ©gocier des accords collectifs prĂ©voyant des garanties en matiĂšre de santĂ© et de prĂ©voyance qui vont au-delĂ  des obligations lĂ©gales. Cette facultĂ© rĂ©sultera d’une ordonnance que le conseil des ministres a Ă©galement examinĂ©e ce 17 fĂ©vrier et sur le contenu de laquelle Localtis reviendra prochainement.

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L’auto-isolement dans l’attente d’un test : ce qu’il faut savoir

COVID-19

Auto-isolement dans l’attente d’un test : ce qu’il faut savoir.

Pour assurer que les cas contacts ou les personnes prĂ©sentant des symptĂŽmes de Covid s’isolent, il est dĂ©sormais possible de se mettre « soi-mĂȘme » en arrĂȘt de travail le temps de faire un test. Cela concerne les agents comme les salariĂ©s du privĂ©.

S’isoler quand on n’est « que » cas contact n’est pas forcĂ©ment simple : quand le tĂ©lĂ©travail est impossible, beaucoup prĂ©fĂšrent continuer Ă  aller travailler que de poser des jours de congĂ©s. Mais, mĂȘme si la personne n’a pas de symptĂŽme, elle peut ĂȘtre contaminĂ©e par le Covid-19
 et donc rĂ©pandre le virus.

Pour encourager les malades potentiels Ă  rester chez eux, le gouvernement a annoncĂ© que, dĂ©sormais, les personnes dĂ©signĂ©es comme « cas contact » ou qui auraient des symptĂŽmes peuvent rester chez elles et bĂ©nĂ©ficier d’un arrĂȘt de maladie, sans jour de carence.

Autodéclaration en ligne

Lors de la confĂ©rence de presse du 7 janvier [3], le Premier ministre a annoncĂ©, « pour Ă©viter de perdre du temps », qu’à partir de ce lundi 11 janvier, les personnes peuvent faire elle-mĂȘme une dĂ©claration sur le site declare.ameli.fr [4]. Elles obtiennent alors un arrĂȘt de travail immĂ©diat, sans jour de carence.

Elles s’engagent alors Ă  rĂ©aliser un test PCR ou antigĂ©nique dans les quarante-huit heures. Lorsqu’elles obtiennent le rĂ©sultat, soit elles sont nĂ©gatives et l’arrĂȘt de travail cesse, soit elles sont positives et il est prolongĂ© de sept jours.

Pas de visite médicale obligatoire

A aucun moment, le salariĂ© ou l’agent n’a donc besoin de se rendre chez son mĂ©decin traitant. Une recommandation est simplement faite si la personne est testĂ©e positive au Covid-19.

En cas de symptĂŽmes persistants au-delĂ  de sept jours, un malade devra nĂ©anmoins se rendre chez son mĂ©decin pour faire prolonger son arrĂȘt de travail.

InterrogĂ© sur le risque d’abus, le prĂ©sident du syndicat MG France, le Dr Jacques Battistoni, estime sur la plateforme Egora que c’est « un risque calculé ».

Les personnes « prennent une journĂ©e car le test est en vingt-quatre heures c’est vrai. Mais, le risque de l’autre cĂŽtĂ© c’est qu’une personne symptomatique ne se dĂ©clare pas parce qu’elle a peur de perdre des jours de carence et que du coup, elle continue Ă  contaminer des gens », rappelle-t-il.